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• 1316; de lion1 ♦ Femelle du lion. La lionne ne porte pas de crinière. Elle défend ses enfants comme une lionne.2 ♦ Vx Femme fière, fougueuse (cf. Lion [I, 3o]). Femme en vue, à la mode. — Femme jalouse (cf. Tigresse).Lion, lionnen.rI./rd1./d Grand mammifère carnivore d'Afrique (Panthera leo, Fam. félidés) au pelage fauve, à la puissante crinière (chez le mâle), dont la queue se termine par une touffe de poils. Le rugissement du lion. Le lion, "roi des animaux". Le courage et la force légendaires du lion.|| n. f. Lion femelle.d2./d (Par comparaison.) Fort, courageux comme un lion. Il s'est battu comme un lion.— Homme d'une grande bravoure, d'un grand courage. C'est un lion!|| Loc. La part du lion, la plus grosse, celle que s'adjuge le plus fort dans un partage. Se tailler la part du lion. (V. contrat léonin.)d3./d Par anal. Lion de mer: nom cour. de l'otarie de Steller, répandue dans le Pacifique nord, dont le mâle a une crinière.rII./rd1./d ASTRO Le Lion: constellation zodiacale de l'hémisphère boréal.d2./d ASTROL Signe du zodiaque (23 juillet-23 août).ÉTYM. 1080, n. m.; n. f., 1316, var. leon, leune, d'abord lionesse, XIIIe (cf. tigresse, encore au XVIIe, Pascal, in Littré); lat. leo, -onis, désignant l'animal, le signe du zodiaque.❖———1 Gros animal sauvage, mammifère carnassier, au pelage fauve, à crinière fournie chez le mâle, à queue terminée par une touffe de poils, vivant surtout en Afrique (Félidés; n. sc. : Felis leo), et dont l'image culturelle de « roi des animaux » est très active. — (Collectif, au masc.). || Le lion est le plus grand, le plus fort des félins. || Le lion rugit, gronde (cit. 4). || Les rugissements du lion. || Le lion s'attaque (cit. 20) rarement à l'homme. || Chasse au lion. || L'antre du lion (→ Aire, cit. 3).♦ Un lion, des lions : individu, en général mâle, de l'espèce. || Un lion et une lionne; au plur. (masc.) un couple de lions. || Le lion, la lionne et leurs lionceaux (→ Carnage, cit. 1). || Tuer un lion, une lionne. || Tueur de lions (→ Fanfare, cit. 3). || Lion apprivoisé (cit. 14). || Lion, lionne de ménagerie, de cirque. || La cage aux lions. — Un lion adulte, un vieux lion. || Une jeune lionne. — Le Lion, roman de J. Kessel.1 À ces mots, sort de l'antre un lion grand et fort.La Fontaine, Fables, VI, 2.2 Le lion, né sous le soleil brûlant de l'Afrique ou des Indes, est le plus fort, le plus fier, le plus terrible de tous : nos loups, nos autres animaux carnassiers, loin d'être ses rivaux, seraient à peine dignes d'être ses pourvoyeurs (…) le corps du lion paraît être le modèle de la force jointe à l'agilité; aussi solide que nerveux, n'étant chargé ni de chair ni de graisse (…) il est tout nerf et muscle. Cette grande force musculaire se marque au dehors par les sauts et les bonds prodigieux que le lion fait aisément, par le mouvement brusque de sa queue qui est assez fort pour terrasser un homme (…)Buffon, Hist. nat. des animaux, Le lion.3 C'était l'heure tranquille où les lions vont boire.Hugo, la Légende des siècles, II, « Booz endormi ».4 Et ses lions rêveurs traînant leurs cheveux rouxEt balayant du fouet l'essaim strident des mouches.Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Forêt vierge ».4.1 La lionne, si le lion est tué, vous attaque, alors que le lion, si la lionne est tuée, s'enfuit.Montherlant, Malatesta, III, 5.4.2 Dans son ombre (de l'arbre), la tête tournée de mon côté, un lion était couché sur le flanc. Un lion dans toute la force terrible de l'espèce et dans sa robe superbe. Le flot de la crinière se répandait sur le mufle allongé contre le sol.Et entre les pattes de devant, énormes, qui jouaient à sortir et à rentrer leurs griffes, je vis Patricia. Son dos était serré contre le poitrail du grand fauve. Son cou se trouvait à portée de la gueule entrouverte. Une de ses mains fourrageait dans la monstrueuse toison.J. Kessel, le Lion, p. 120.♦ ☑ Prov. Mieux vaut un chien vivant qu'un lion mort (→ Chien, cit. 41). — Variante : ☑5 Un lion mort ne vaut pasUn moucheron qui respire.Voltaire, Poèmes, « Précis de l'Ecclésiaste ».♦ Le lion de Némée, tué par Hercule. || Le lion d'Androclès, le lion de saint Jérôme. || Daniel dans la fosse aux lions. — Noble le lion, personnage du Roman de Renart.♦ N. m. (V. 1135, en blason). Représentation de lion. Blason. || Lion passant. || Lion léopardé. || Chimère à tête de lion (→ Entrer, cit. 6). || Lion sculpté. || La cour des lions, de l'Alhambra de Grenade. — || « Des lionnes de pierre à tête de bronze » (Elie Faure, in T. L. F.). || Lion-jouet. || Lion en peluche. — Le lion belge, le lion des Flandres. || Le lion de saint Marc, le lion de Venise : lion ailé, symbole de la république de Venise. — Le lion de Belfort, sculpture de Bartholdi. — (1346). Par métonymie. || Lion d'or : monnaie d'or frappée à l'effigie du lion (Flandre, Angleterre, Bourgogne, France). || Lion de Saint-Marc : monnaie ancienne de Venise. — Le lion de Saint-Marc : récompense décernée aux films primés lors de la biennale de Venise.➪ tableau Termes de blason.♦ Par ext. || Lion d'Amérique : puma.REM. La tradition lexicographique — et le bon sens — commandent de traiter les formes lion et lionne en une même description. Cependant, selon une règle sémantique du français, le masc. lion vaut pour désigner l'individu quelconque de l'espèce, les emplois collectifs (le lion est…) et généraux (les lions sont moins agiles que les tigres) incluant les femelles. En revanche, la forme lionne étant assez fréquente, lion désigne souvent le mâle, spécifiquement (alors que la situation est différente pour éléphant, par ex.) et l'on ne dira pas un lion femelle. Mais lionne n'est pas lexicalisé au même point que jument par rapport à cheval. Enfin, dans les emplois figurés, lion et lionne s'opposent plus nettement (voir les emplois ci-dessous, et II.) ou bien lion est seul en usage (→ III.; on ne dit guère : une lionne de mer).➪ tableau Noms de mammifères.2 (1080, par compar.). Emplois utilisant l'image culturelle du lion : force, courage, générosité, noblesse, n'excluant pas la cruauté (→ cit. 6).a N. m. et f. Par compar. ☑ Être hardi, courageux, fort comme un lion. ☑ Se battre (cit. 81), se défendre comme un lion. ☑ Furieuse comme une lionne à qui l'on ôte ses petits (→ Comparaison, cit. 13).6 Combien y a-t-il d'hommes qui vivent du sang et de la vie des innocents : les uns comme des tigres, toujours farouches et toujours cruels; d'autres comme des lions, en gardant quelque apparence de générosité (…)La Rochefoucauld, Réflexions diverses, 11.♦ Spécialt. || Lion : homme courageux et généreux au combat. || C'est un lion. ⇒ Brave. || « Lions au combat, ils meurent en agneaux » (cit. 4, Corneille). || « Vous êtes mon lion superbe et généreux » (cit. 4, Hugo). — « Le lion populaire » : le peuple en révolution (A. Barbier).♦ (Vieilli). || Lionne : femme fière, dangereuse. || C'est une lionne, une tigresse (spécialt : une femme jalouse). — (Avec un possessif). Femme, maîtresse fière et jalouse.7 Une Andalouse au sein bruni ?Pâle comme un beau soir d'automne !C'est ma maîtresse, ma lionne !A. de Musset, Premières poésies, « L'Andalouse ».♦ Personne qui a l'aspect d'un lion, d'une lionne (blondeur des cheveux en crinière, face large…). || « Son visage de lionne blonde » (Colette).c (Seult n. m.). ☑ Loc. Avoir un cœur de lion. ☑ La griffe (cit. 14) du lion : la marque de la personnalité. ☑ Prov. À l'ongle on connaît le lion (trad. du lat. ex ungue leonem). — ☑ Allus. littér. L'âne (cit. 16) vêtu de la peau du lion. ☑ Coudre la peau du renard à celle du lion. — ☑ Vx. L'antre, la caverne du lion (d'après La Fontaine, Fables, VI, 14) : endroit dangereux dont on ne peut sortir; difficulté insurmontable. — ☑ La fosse aux lions : lieu où l'on affronte des adversaires redoutables.♦ ☑ (XIXe : 1832, Hugo; le partage du lion, 1718). La part du lion : la totalité des parts, et, par ext., très grosse part que s'adjuge le plus puissant et le plus craint (cf. La Fontaine, Fables, I, 6). ⇒ Léonin.8 (…) l'homme à la discrétion duquel il se livrait devait se faire et se fit la part du lion.Balzac, César Birotteau, Pl., t. V, p. 377.♦ ☑ Loc. Tourner comme un lion en cage : s'impatienter (avec une idée de « force », de « valeur impuissante ou inutile »).♦ ☑ Loc. fig. (Fam.). Avoir mangé, bouffé du lion : être animé d'une énergie, d'un courage inaccoutumés.9 — Pas possible, il a bouffé du lion, gémirent les camarades qui avaient appris à se méfier des entreprises héroïques.R. Dorgelès, le Cabaret de la belle femme, p. 180.———II N. m. et f. (1833, n. m.; angl. lion appliqué au XVIIIe à des hommes en vue, à cause des lions exhibés à la Tour de Londres, qui attiraient les curieux). Vx.10 Chaque saison avait alors son lion politique, militaire ou littéraire. Byron fut le lion sans rival des soirées de 1812.A. Maurois, la Vie de Byron, II, XV.2 N. m. et f. Personne à la mode (notamment de 1830 à 1860; mais on trouve encore ce sens au XXe [lion, chez Proust]). ⇒ Élégant (cit. 8 et 9); → Incroyable, cit. 15.10.1 On disait que Maze lui-même, le beau Maze, le lion du bureau, tournait autour du père Cachelin avec une intention visible.Maupassant, Contes et Nouvelles, Pl., t. II, p. 9.11 Petit chou, ta soirée était un chef-d'œuvre, dit Claudie en embrassant Paule. Et tu as une voix merveilleuse. Si tu voulais, tu serais une des lionnes de l'après-guerre (1).S. de Beauvoir, les Mandarins, p. 24.1. Il s'agit de la guerre de 1940-1945.———III N. m. Par anal.b (Autres animaux). — (1611). || Lion marin, lion de mer : phoque à crinière. || Lionne de mer (rare).♦ Lion des pucerons : larve d'un insecte névroptère, qui détruit les pucerons. — En appos. || Fourmi lion (formica leo).2 (Dans des noms de végétaux). || … de lion (1596). || Dent de lion. ⇒ Dent-de-lion, pissenlit. — Gueule de lion : muflier.———IV1 (1119, signe du zodiaque; 1130, constellation; lat. Leo, allus. myth. au Lion de Némée). Constellation boréale de 25 étoiles visibles à l'œil nu (dont le dessin général évoque un lion).♦ Le Petit Lion : constellation située entre le Lion et la Grande Ourse.2 Le Lion, le signe du Lion : le cinquième signe du zodiaque (23 juillet-22 août). Ellipt. || Elle est lion : elle est née sous le signe du Lion.❖DÉR. (De I.) Lionceau.
Encyclopédie Universelle. 2012.